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L'homme de Constantinople, Roman, J.R. Dos Santos

par Gilbert Larin 14 Mars 2020, 12:44 Livres

Je viens de terminer l'homme de Constantinople, de J.R. Dos Santos. Un excellent roman presqu'historique. Je dis presque car il change les noms mais pas les faits. Cet homme méconnu au parcours extraordinaire était plus riches que les plus riches qui nous viennent à l'esprit mais en plus il était aussi un collectionneur d'art et de belles choses. Un excellent roman, mais il ne faut pas oublier le deuxième tome: 

Un Millionaire à Lisbonne que je vais chercher de ce pas. 

 

SYNOPSIS ET RÉFÉRENCES HISTORIQUES

L’Homme de Constantinople, de J.R. Dos Santos, retrace magistralement, à partir de sources et de témoignages inédits, l’ascension du plus secret des magnats du pétrole, Calouste Gulbenkian. Un collectionneur d’art visionnaire rebaptisé en toute prudence dans ce "roman"… Kaloust Sarkisian!


Calouste naît en 1869 à Scutari, dans l’Empire ottoman, de parents descendant de lointains princes arméniens. Établis en Cappadoce, les Gulbenkian ont prospéré dans diverses activités bancaires, d’import-export et se consacrent aux oeuvres philanthropiques.

À la fin du XIXe siècle, la Turquie s’est engagée dans un programme de modernisation financé en partie par la France et le Royaume-Uni afin de contrôler les champs pétrolifères de l’ancienne Perse et de Mésopotamie. Calouste Gulbenkian va jouer un rôle central dans cette course au trésor, inouïe de rapacité et de férocité. Il est tombé dès le berceau dans "l’huile de pierre", autrement dit le pétrole, destiné à l’éclairage, et dont sa famille a obtenu le quasi-monopole d’importation. Mais toute son éducation le conduit à voir plus loin, plus profond…
 


L’Homme de Constantinople, de J.R. Dos Santos, retrace magistralement, à partir de sources et de témoignages inédits, l’ascension du plus secret des magnats du pétrole, Calouste Gulbenkian. Un collectionneur d’art visionnaire rebaptisé en toute prudence dans ce "roman"… Kaloust Sarkisian!
Calouste naît en 1869 à Scutari, dans l’Empire ottoman, de parents descendant de lointains princes arméniens. Établis en Cappadoce, les Gulbenkian ont prospéré dans diverses activités bancaires, d’import-export et se consacrent aux oeuvres philanthropiques.
À la fin du XIXe siècle, la Turquie s’est engagée dans un programme de modernisation financé en partie par la France et le Royaume-Uni afin de contrôler les champs pétrolifères de l’ancienne Perse et de Mésopotamie. Calouste Gulbenkian va jouer un rôle central dans cette course au trésor, inouïe de rapacité et de férocité. Il est tombé dès le berceau dans "l’huile de pierre", autrement dit le pétrole, destiné à l’éclairage, et dont sa famille a obtenu le quasi-monopole d’importation. Mais toute son éducation le conduit à voir plus loin, plus profond…


J. R. Dos Santos, célèbre auteur portugais de thrillers historiques*, décrit très justement ses relations avec un père impitoyable, qu’il appelle "Monsieur". Pas d’affects inutiles et l’exigence de reproduire un modèle d’ascension adapté à la conjoncture économique internationale, dans le respect toutefois des origines et des traditions familiales.
Doté d’une solide culture orientale et occidentale, le jeune Calouste devient un négociateur de talent
Élève brillant au collège Saint-Joseph de Constantinople, le jeune homme s’initie, à Marseille, au français… et à la sexualité! A-t-il jamais connu l’amour? Puis il rejoint le King’s College de Londres où il se spécialise dans le génie pétrolier. Calouste fréquente déjà le monde des affaires et se constitue de précieux réseaux politiques et financiers.
Le mariage est une étape essentielle dans sa stratégie d’enrichissement et de notabilité. Il le prépare de longue main en séduisant, non pas tant la jeune fille qu’il convoite –le mariage arrangé est de rigueur–, que son père Ohannes Essayan. Ce dernier, banquier, homme d’affaires et armateur, très proche du sultan, est bien sûr le plus riche Arménien de l’empire. Quand Calouste épouse Nevarte Essayan à Londres, en 1892, les bases de sa fortune sont posées.
 

Après un voyage de prospection en Russie sur le site pétrolier de Bakou, dont il publie les résultats dans la Revue des Deux Mondes, il est mandaté par le gouvernement ottoman pour rédiger un rapport sur les ressources de la Mésopotamie, aujourd’hui en Irak. Sa prudence, sa discrétion et ses talents de négociateur font merveille. Il prône une répartition équilibrée des concessions entre investisseurs afin d’éviter une guerre des prix. Son coup de maître lui vaudra le surnom de "Monsieur 5%", soit le pourcentage qu’il détient dans la Turkish Petroleum Company dont il est le principal fondateur en 1912. Son pourcentage lui assure une rente colossale qu’il conservera en dépit des deux guerres mondiales et des conflits du Moyen-Orient.

Conseiller très écouté du sultan, puis des gouvernements de la nouvelle Turquie née en 1923, comme de celui d’Iran, il ne réside plus cependant à Constantinople. Les premiers pogroms contre les Arméniens ont débuté en 1896 et abouti au génocide de 1917. Citoyen britannique depuis 1902, Gulbenkian vit entre Londres et Paris. Dans la capitale française, sa femme et ses deux enfants, Nubar et Rita, sont installés dans un hôtel particulier avenue d’Iéna.
Quant à lui, il réside au Ritz, fondé par l’hôtelier suisse César Ritz, qu’il a connu à l’hôtel Savoy de Londres et dont il a financé le palace parisien. Dans son ouvrage, Dos Santos révèle aussi que Gulbenkian, alias "Kaloust Sarkisian", y recevait somptueusement de très jeunes filles dont la "consommation" lui assurerait, selon son médecin, une jeunesse éternelle… Un "transhumanisme à l’ottomane" qui contraste avec l’austérité, l’hypocondrie et l’horreur des mondanités du personnage.
Sa passion pour l'art se manifeste par l'acquisition d'une importante collection d'œuvres d’art
En 1942, Gulbenkian découvre Lisbonne et le Tage. Coup de foudre! Il s’installe à l’hôtel Aviz –aujourd’hui le Sheraton– avec femme, enfants, domestiques, et ses douze chats. Il louvoie entre Salazar, Franco, Pétain et les autorités allemandes pour protéger ses biens parisiens. Et quels biens! Une immense collection d’antiquités et d’oeuvres d’art, commencée dès son enfance par l’achat de monnaies anciennes. Quel contraste, là encore, entre l’affairiste impitoyable, le trafiquant d’armes, le diplomate retors, et l’homme assoiffé de beauté absolue, s’abandonnant au miracle de l’art! Néanmoins, il n’a pas trop de sa fortune et de son génie du commerce pour satisfaire sa devise: "Seul le meilleur est assez bon pour moi!"

Statues antiques, tapis d’Orient, miniatures et manuscrits arméniens, céramiques ottomanes, autant d’acquisitions attendues de la part d’un Oriental attaché à sa culture d’origine. Mais son cosmopolitisme et sa familiarité avec l’Occident lui ouvrent bien d’autres perspectives d’éblouissements. En 1930, sa collection est déjà si riche qu’il fait des dépôts dans plusieurs musées britanniques et américains. Il léguera l’essentiel, après sa mort, à son cher Portugal.


L’Homme de Constantinople, de J.R. Dos Santos, retrace magistralement, à partir de sources et de témoignages inédits, l’ascension du plus secret des magnats du pétrole, Calouste Gulbenkian. Un collectionneur d’art visionnaire rebaptisé en toute prudence dans ce "roman"… Kaloust Sarkisian!
Calouste naît en 1869 à Scutari, dans l’Empire ottoman, de parents descendant de lointains princes arméniens. Établis en Cappadoce, les Gulbenkian ont prospéré dans diverses activités bancaires, d’import-export et se consacrent aux oeuvres philanthropiques.
À la fin du XIXe siècle, la Turquie s’est engagée dans un programme de modernisation financé en partie par la France et le Royaume-Uni afin de contrôler les champs pétrolifères de l’ancienne Perse et de Mésopotamie. Calouste Gulbenkian va jouer un rôle central dans cette course au trésor, inouïe de rapacité et de férocité. Il est tombé dès le berceau dans "l’huile de pierre", autrement dit le pétrole, destiné à l’éclairage, et dont sa famille a obtenu le quasi-monopole d’importation. Mais toute son éducation le conduit à voir plus loin, plus profond…

Calouste Gulbenkian âgé d’une dizaine d’années, alors que lui et sa famille vivent encore dans l’Empire ottoman. Service de presse
J. R. Dos Santos, célèbre auteur portugais de thrillers historiques*, décrit très justement ses relations avec un père impitoyable, qu’il appelle "Monsieur". Pas d’affects inutiles et l’exigence de reproduire un modèle d’ascension adapté à la conjoncture économique internationale, dans le respect toutefois des origines et des traditions familiales.
Doté d’une solide culture orientale et occidentale, le jeune Calouste devient un négociateur de talent
Élève brillant au collège Saint-Joseph de Constantinople, le jeune homme s’initie, à Marseille, au français… et à la sexualité! A-t-il jamais connu l’amour? Puis il rejoint le King’s College de Londres où il se spécialise dans le génie pétrolier. Calouste fréquente déjà le monde des affaires et se constitue de précieux réseaux politiques et financiers.
Le mariage est une étape essentielle dans sa stratégie d’enrichissement et de notabilité. Il le prépare de longue main en séduisant, non pas tant la jeune fille qu’il convoite –le mariage arrangé est de rigueur–, que son père Ohannes Essayan. Ce dernier, banquier, homme d’affaires et armateur, très proche du sultan, est bien sûr le plus riche Arménien de l’empire. Quand Calouste épouse Nevarte Essayan à Londres, en 1892, les bases de sa fortune sont posées.

Le jeune homme épouse Nevarte Essayan en 1892, alors qu’il a 23 ans. Service de presse
Après un voyage de prospection en Russie sur le site pétrolier de Bakou, dont il publie les résultats dans la Revue des Deux Mondes, il est mandaté par le gouvernement ottoman pour rédiger un rapport sur les ressources de la Mésopotamie, aujourd’hui en Irak. Sa prudence, sa discrétion et ses talents de négociateur font merveille. Il prône une répartition équilibrée des concessions entre investisseurs afin d’éviter une guerre des prix. Son coup de maître lui vaudra le surnom de "Monsieur 5%", soit le pourcentage qu’il détient dans la Turkish Petroleum Company dont il est le principal fondateur en 1912. Son pourcentage lui assure une rente colossale qu’il conservera en dépit des deux guerres mondiales et des conflits du Moyen-Orient.

Vue en hauteur de son hôtel particulier parisien, avenue de Iéna, aux allures de palais oriental. Service de presse
Conseiller très écouté du sultan, puis des gouvernements de la nouvelle Turquie née en 1923, comme de celui d’Iran, il ne réside plus cependant à Constantinople. Les premiers pogroms contre les Arméniens ont débuté en 1896 et abouti au génocide de 1917. Citoyen britannique depuis 1902, Gulbenkian vit entre Londres et Paris. Dans la capitale française, sa femme et ses deux enfants, Nubar et Rita, sont installés dans un hôtel particulier avenue d’Iéna.
Quant à lui, il réside au Ritz, fondé par l’hôtelier suisse César Ritz, qu’il a connu à l’hôtel Savoy de Londres et dont il a financé le palace parisien. Dans son ouvrage, Dos Santos révèle aussi que Gulbenkian, alias "Kaloust Sarkisian", y recevait somptueusement de très jeunes filles dont la "consommation" lui assurerait, selon son médecin, une jeunesse éternelle… Un "transhumanisme à l’ottomane" qui contraste avec l’austérité, l’hypocondrie et l’horreur des mondanités du personnage.
Sa passion pour l'art se manifeste par l'acquisition d'une importante collection d'œuvres d’art
En 1942, Gulbenkian découvre Lisbonne et le Tage. Coup de foudre! Il s’installe à l’hôtel Aviz –aujourd’hui le Sheraton– avec femme, enfants, domestiques, et ses douze chats. Il louvoie entre Salazar, Franco, Pétain et les autorités allemandes pour protéger ses biens parisiens. Et quels biens! Une immense collection d’antiquités et d’oeuvres d’art, commencée dès son enfance par l’achat de monnaies anciennes. Quel contraste, là encore, entre l’affairiste impitoyable, le trafiquant d’armes, le diplomate retors, et l’homme assoiffé de beauté absolue, s’abandonnant au miracle de l’art! Néanmoins, il n’a pas trop de sa fortune et de son génie du commerce pour satisfaire sa devise: "Seul le meilleur est assez bon pour moi!"

Parmi sa formidable collection d’art, Les Bulles de savon, d’Édouard Manet. Service de presse
Statues antiques, tapis d’Orient, miniatures et manuscrits arméniens, céramiques ottomanes, autant d’acquisitions attendues de la part d’un Oriental attaché à sa culture d’origine. Mais son cosmopolitisme et sa familiarité avec l’Occident lui ouvrent bien d’autres perspectives d’éblouissements. En 1930, sa collection est déjà si riche qu’il fait des dépôts dans plusieurs musées britanniques et américains. Il léguera l’essentiel, après sa mort, à son cher Portugal.

Les civilisations anciennes passionnent elles aussi le magnat, qui se rend en Égypte (ici autour des années 1930) et collectionne des oeuvres antiques, toujours présentes dans son musée lisboète. Service de presse
Lorsque Staline décide de liquider une partie des collections impériales pour financer le premier plan quinquennal soviétique, Gulbenkian met la main sur un Watteau, un Rembrandt, deux Hubert Robert, un Vigée-Le Brun, le célébrissime Portrait d’Hélène Fourment par Rubens, la Diane de marbre de Houdon, et quelques autres trésors qui rejoignent ivoires médiévaux, pièces d’orfèvrerie, tapisseries, mobilier et innombrables maîtres italiens, flamands, espagnols ou français. Jusqu’aux impressionnistes…
Il acquiert également plus de 150 ivoires, verreries et bijoux dont le fameux Pectoral à la libellule de René Lalique, le seul artiste moderne dont il sera l’ami. Au total plus de 6.000 chefs-d’oeuvre viennent former la première collection privée au monde. Le commissaire-priseur Maurice Rheims a rencontré, en 1937, ce "petit homme à la tête de bourreau turc", dont il fera plus tard l’inventaire des collections mais dont il n’a, à cette époque, jamais entendu parler.
 

Gulbenkian est pourtant plus riche que les Rockefeller, les Rothschild, Howard Hugues, Andrew Carnegie et autres "tycoons" américains. Cette fortune, alors la première au monde, ne lui a pas permis de réaliser son ambition d’être "un homme de science et un rêveur dans un jardin". Et il n’est pas non plus devenu immortel dans les bras de jeunes nymphes.
 

L'homme de Constantinople, Roman, J.R. Dos Santos
L'homme de Constantinople, Roman, J.R. Dos Santos
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