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Globalia, roman

par Gilbert Larin 8 Juillet 2021, 08:47 Livres

Je viens de terminer un roman de Jean-Christophe Rufin qui n'est pas du tout dans son style d'écriture. C'est un roman de politique fiction, Globalia. Si on lit sa postface, c'est sa façon de publier ses idées sur la démocratie "idéale" en la racontant plutôt que de la résumer dans un essai. 

Il démontre que malgré la volonté de créer une "démocratie" l'homme est incapable de se détacher du pouvoir et du gain pour les dirigeants de cette même démocratie. Dans Globalia, les détenteurs du pouvoir sont les détenteurs des industries. Ce monde est une démocratie industrielle et commerciale, où tout est orienté vers la dépense du peuple pour le gain des dirigeants industriel et commercial. Il y a des dirigeants politiques en Globalia, mais ils n'ont aucun pouvoir. Pour ceux que Rufin intéresse, c'est un sujet et une écriture que je ne lui connaissais pas. 

RÉSUMÉ:

L'univers de Jean-Christophe Rufin pourrait être celui d'un Nouveau Monde. Une démocratie compartimentée, régie par un calendrier où chaque jour a sa valeur, habillée de bulles de verre, assurant une température agréable et idéale toute l'année ; des indicateurs au service d'une protection sociale où dominent psychologues et officiers ; la volonté de faire perdurer les existences ; une prospérité ad vitam aeternam pour tous et tout le monde au pas. En somme, en apparence ça pourrait aller plus mal ! Seulement voilà, ce monde nouveau, calibré, mesuré, étudié, encadré est bien ennuyeux. On y bannit le passé, on y surveille la pensée, on contrôle les sorties du territoire, on montre du doigt les réfractaires. Tel est le prix et le revers de l'uniformisation. Un prix difficilement supportable pour Baïkal Smith qui tenterait bien l'aventure ailleurs, avec ses risques et périls. Globalia vaut donc bien Big Brother et 2004 (année de publication de Globalia) revêt des allures de 1984. Sur les traces d'Orwell, mais pleinement inscrit dans son temps, Jean-Christophe Rufin épingle les travers de nos modernités, en proie aux totalitarismes. Non sans exagération, non sans drôlerie. L'écrivain, également estampillé "médecin sans frontières" (et Goncourt 2001 pour Rouge Brésil) se fait altermondialiste de la littérature. Avec un brio décapant, entre culture et intelligence.

Globalia, roman
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