Projet Polytechnique, théâtre

Nous sommes allés voir, hier, le 9 décembre, la pièce documentaire, Projet Polytechnique, sur les événements du 6 décembre 1989. Je vivais à Toronto à cette époque et je me souviens très bien d'avoir ouvert la télé et de m'être effondré devant ces événements. Après tout c'était mon Alma mater. Je croyais que ce serait plus difficile à supporter mais le souvenir est soutenable, j'ai versé quelques larmes. 

Nathalie Provost, une des blessées, a travaillé avec moi pendant quelques années. Elle n'a accepté qu'une seule fois, de me parler des événements du 6 décembre 1989.

PLUS JAMAIS !

une phrase trop souvent répétée par nos gouvernants et leurs sbires. Une phrase vide de sens quand les actions ne viennent pas avec. Il y a eu un continuum de meurtres et d'assassinats de femmes et j'oserais ajouter, d'hommes , depuis cette date fatidique. À part de pleurnicher, comme disait Dalphond dans la pièce, Trudeau ne fait ABSOLUMENT rien pour régler le problème. La droite ne fera rien non plus. Que de vies fauchées par des idées qui véhiculent qu'un sexe, peu importe lequel, soit plus important que les autres. Le sexe n'a aucune importance, c'est le talent qui compte et ces temps-ci, ce sont les femmes qui ont le haut du pavé. Mesdames, prenez votre place car il nous faut plus de Angela Merkel, Ursula von der Leyen, Magdalena Andersson,  Faroese Greenlandic et plusieurs autres. 

Messieurs, la course est lancée. Il n'en tient qu'à vous de prendre votre place par vos talents et non vos muscles. 

Projet Polytechnique
Idéation et texte Marie‑Joanne Boucher et Jean‑Marc Dalphond
Dramaturgie et collaboration au texte Alex Ivanovici et Annabel Soutar
Collaboration au texte Stéphan Allard
Mise en scène Marie‑Josée Bastien
 

Argument

Un comédien, une comédienne. ✺ Deux âmes soeurs appelées à vivre ensemble une bouleversante aventure, aux confins de l’intime et de l’universel ; mais elles ne s’en doutent pas, elles ne se connaissent même pas. ✺ À la date du féminicide de masse de Polytechnique, soit un 6 décembre, un échange virtuel bienfaisant, déjoué par des messages haineux publiés sur les réseaux sociaux, bouscule contre toute attente la suite des choses. ✺ D’une douleur familiale qui ne se cicatrise pas, doublée d’une soif de savoir et de comprendre, naît un projet commun de théâtre documentaire. Car il ne s’agit pas ici de fiction, mais bien d’un drame qui n’en finit plus de se réinventer. Le sujet est sensible, le projet, ambitieux, et la route, longue… Dès les premières rencontres dans un café, plus rien ne les arrêtera. ✺ Sur le terrain, le tandem pose des questions, écoute, confronte des visions, recule parfois pour mieux avancer… Au fil des conversations avec des joueurs et des joueuses clés qui défendent des discours idéologiques qui s’opposent, un monstre à plusieurs têtes émerge. Sournois et menaçant, il n’a de cesse, depuis le tragique événement maintenant plus que trentenaire, de déployer ses tentacules dans notre société : le masculinisme, la circulation incontrôlée des armes à feu, la violence quotidienne faite aux femmes, la radicalisation des paroles sur les réseaux sociaux... ✺ Jouant leur propre rôle, Marie-Joanne Boucher et Jean-Marc Dalphond, accompagné·es sur scène d’un choeur de sept personnes pour interpréter les mots retranscrits de tout ce vrai monde rencontré au cours des quatre dernières années, entraînent le public au coeur de cette enquête intranquille pour mieux réfléchir ensemble sur les enjeux sociopolitiques d’une histoire sans fin.