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Lucrèce Borgia, théâtre

par Gilbert Larin 4 Août 2017, 08:33 Théâtre

J'ai vu hier soir avec Josée au Théâtre du Nouveau Monde de Montréal, Lucrèce Borgia de Victor Hugo par la comédie Française. Mise en scène de Denis Podalydès. 

Wow du théâtre comme on en voit rarement à Montréal. Une interprétation sans bavure dans une mise en scène exhubérante interprétée dans le jeu scénique d'ÉRic Ruf qui joue aussi le rôle du mari de Lucrèce. Don Alphonse d'Este. Une belle occasion d’admirer (encore) les talents et le classicisme de la plus vieille institution théâtrale du monde…en effet cette troupe a été créée en 1680 à l'Époque de loi XIV. 

Cette pièce dure 2 heures sans entracte.....on ne voit pas passer le temps. 

Si vous avez le temps allez-y il reste quelques représentations jusqu'à dimanche. 

Comme plusieurs savent, je suis à préparer un 10 jours culturel à Paris en mars 2018, et la Comédie française fera sûrement parte du programme. Si vous êtes intéressés laissez-le moi savoir.  

Synopsis:

Lucrèce, cette mère vengeresse et « misérable toute-puissante », occupe tout l’espace sur la scène et nous captive dans la force de son désespoir. Fille du pape Alexandre VI et d’une prostituée, descendante de la lignée sulfureuse des Borgia, elle empoisonne et assassine à l’envi et sa réputation la précède partout en Italie. Désireuse de racheter son âme noire, elle cherche alors l’amour et la reconnaissance de son fils Gennaro, né de son union incestueuse avec son frère et élevé loin d’elle.

Cette implacable Lucrèce fait partie des « grands réprouvés de l’œuvre hugolienne, qui tiennent toujours du monstre, à deux doigts du grotesque, et finissent à la fois sublimes et misérables », comme l’écrit Denis Podalydès, qui signe ici la mise en scène. « Lucrèce est un monstre moral mais ce monstre est une mère aimante. » Un personnage fort et qui avait tout pour fasciner Hugo : crime, faute, péché…

Car la dualité chez l’humain du bien et du mal, de la beauté et de la laideur, du corps et de l’âme intéresse beaucoup Hugo, qui tente de mettre en opposition ces différentes facettes qui sont en chacun de nous. Lucrèce Borgia a été mythifiée au fil du temps, devenant figure littéraire et romanesque plus qu’historique. Car si elle apparaît dans la pièce comme aussi belle qu’elle est méchante, aussi vénéneuse qu’elle est puissante, la duchesse de Ferrare s’est fait accuser de beaucoup de crimes dont elle ne serait finalement pas l’auteur, selon des historiens contemporains.

Histoire puissante aux accents œdipiens

S’il dure deux heures sans entracte, ce drame en trois actes passe en une traite, tant il est dense en événements et travaillé de façon dynamique et rythmée. L’humour se distille via quelques répliques, parfois (trop) souligné par les comédiens, mais le tragique demeure, lourd et pesant comme le poids du destin de cette famille maudite. L’intrigue tourne autour de l’amour maternel et de la filiation, mais la politique est aussi abordée via de belles tirades sur la façon de gouverner les peuples, qui résonnent encore fortement aujourd’hui.

 

Pour ceux qui seraient intéressés à en connaître plus sur la famille Borgia, il y a deux séries éponymes de DVD\BR qui sont sur le marché.

Une série est aussi disponible sur Netflix. 

 

De plus un bon vieux bouqin intitulé Le Sang des Borgia de Mario Puzzo  est toujours sur le marche et même disponible à epu de frais en e-book.

 

Lucrèce Borgia, théâtre
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